
Méditations du livre "Humilité et patience" de Mgr W. B. Ullathorne
I
Humilité
1- Les natures spirituelles sont au sommet de la création, Dieu seul leur est supérieur.
Nul maître n'a une intelligence aussi large que celle de Dieu, nul n'est aussi généreux. Mieux que personne il sait ce qui est en vous et connaît vos besoins; il est Père le plus aimant et le plus libéral, l'ami le plus complètement exempt de toute jalousie; personne ne vous aime si entièrement pour votre plus grand bien.

D'autre part, il n'est pas de tyran aussi étroit et orgueilleux, aussi exigent et soupçonneux, si absolument résolut à nous maintenir dans notre petitesse, que celui que nous connaissons tous si bien, dont une amère expérience nous a appris la tyrannie et qui s'appelle le moi.
Or nécessairement vous devez choisir pour maître, soit Dieu, soit vous-même.
Le dessein unique que poursuit le gouvernement bienfaisant de Dieu sur les âmes est de les enlever à elles-mêmes, pour les amener à sa vérité et à son bonheur.
2- Cette terre, en perpétuel mouvement, est non seulement attiré vers son centre, de même que tout ce qui constitue l'homme est maintenu en un tout par la force unitive de l'âme, mais est maintenue dans sa course rapide par l'attraction du soleil, et tandis qu'elle se tourne vers cet astre puissant, elle reçoit son image et participe à sa lumière, à sa chaleur et à son pouvoir fertilisateur.
Cependant les rayons lumineux sont interceptés par les vapeurs qui s'élèvent de la terre, et par les tempêtes qui naissent de leurs conflits.
De même, par son influence créatrice, Dieu soutient l'âme toujours active, en laquelle il a placé son image, la laissant dans sa propre nature d'être libre.
Quand l'âme se tourne avec un désir vers celui qui l'attire, Dieu l'enveloppe de la céleste influence de sa lumière, de sa grâce et de sa dilection, cherchant à l'amener vers lui par la foi, l'espérance et la charité, et elle participe de cette manière à la divine bonté.

Mais comme l'âme n'obéit pas ainsi que la terre à une loi immuable, qu'elle reste libre de son choix, si elle préfère suivre son attrait vers elle-même en y ramenant les choses futiles qui l'entourent plutôt que l'attraction divine, et son amour-propre toujours inquiet plutôt que le divin amour, elle est abandonné à sa misère personnelle; les vapeurs qui montent d'elle-même la privent de la vrai lumière et la maintiennent dans le trouble et dans les ténèbres.
3- Qui pourrait exprimer la splendeur des lumières de la foi, comparées à celles de la raison? Dans les choses qui regardent Dieu et l'âme, la raison s'avance comme à tâtons parmi les ombres d'ici-bas, tandis que la foi, dont la lumière procède directement de Dieu, nous découvre les horizons infinis et éternels der la vérité divine.
Celle-ci n'est vue qu'obscurément, il est vrai, mais cependant avec certitude, par le cœur humble, et elle donne à l'esprit une largeur et une fermeté qui ne s'expliquent que par l'action de Dieu dans l'âme.

Dieu et ses anges sont près de l'homme de foi, si près que le voile grossier du corps s'interpose seul entre son âme et le Seigneur toujours présent ainsi que l'ange gardien.
4- C'est en entretenant nos peines légères, jusqu'à ce qu'elles se transforment peu à peu en un océan de tristesse et de découragement, que nous offrons au démon une eau trouble, dans laquelle il peut lancer ses filets.
Si donc ces peines légères vous arrivent, ne vous y arrêtez pas, ne vous troublez pas, tournez votre cœur vers Dieu.
Ne les regardez pas, ne discutez pas avec elles, ne leur répondez pas un mot.
Détournez seulement votre esprit, et passez outre.

5- Le seul pouvoir du seigneur peut nous soulever jusqu'à Lui. Notre volonté est libre, et si nous suivions l'attraction divine, la grâce de cette attraction nous amènera en présence de Dieu.
Si au contraire nous nous laissons entraîner vers ces choses basses et viles qui nous entourent pendant le temps de notre épreuve, et si nous préférons les bas-fonds de notre nature aux sommets lumineux de la divine bonté, nous demeurons dans les liens de notre désordre, l'esprit angoissé et éloigné de Dieu.
Tous la plan de notre bonheur échoue par notre manque de générosité.
Qu'est-ce en effet que Dieu demande de nous? Non pas que nous soyons plus forts que nous ne sommes, mais que nous confessions notre faiblesse et acceptions sa force. Car Dieu a tout prévu pour nous avec munificence, il ne manque que notre acquiescement.

Si nous sommes défavorablement placés et atteints de myopie spirituelle, il a envoyé sa lumière et sa vérité pour nous conduire et nous guider. Si notre volonté est faible, il envoie sa grâce pour la fortifier et la soulever.
Si nous hésitons sur ses voies, il nous a envoyé son Fils, rendu semblable à nous, pour nous les enseigner, ce Fils qui a établi son Église pour tous les temps et tous les lieux, afin que sa vérité et sa volonté soient toujours avec nous.
Notre volonté peut être faible, il nous la demande afin de la rendre forte.
Cette volonté, c'est là tout ce que Dieu attend de nous; lorsqu'elle lui sera livrée en quelque état que ce soit, il la rendra bonne - mais sans elle, tous les secours sont destinés à nous aider ou à nous fortifier sont vains, car ils ne peuvent devenir nôtres.
II
De la nature de la Vertu Chrétienne
1- Lorsque la vertu, sous sa forme la plus parfaite, apparut visiblement aux hommes, lorsqu'il leur fut donné de voir, d'entendre et de toucher ce Christ "la sagesse et la puissance de Dieu", les humbles seuls subirent l'attraction divine et y répondirent avec un amour émerveillé.
Les sensuels et les orgueilleux le méprisent et le crucifièrent.
Il faut plus que des yeux humains pour aimer cette vertu qui descends de Dieu.
Nous ne saurions aimer ce dont aucun élément n'est en nous, et puisque c'est la grâce de Dieu qui est le principe de la vertu chrétienne, la première grâce qui nous est nécessaire est celle de l'humilité qui ouvrira notre regard à la séduction profonde de cette vertu, seul digne de Dieu.

2- La vertu chrétienne diffère de la vertu naturelle en ce qu'elle a son principe en Dieu. Elle a pour effet de nous rendre bons ainsi que œuvres, et de perfectionner notre âme selon le mode et dans la mesure où elle s'exerce.
La vertu ne réside donc ni dans les sentiments, ni dans les sensations, non plus que dans une joie consciente de notre perfection, ainsi que certains ont la naïveté de se l'imaginer.
Si le désir de la vertu chrétienne n'est ni en elle-même ni dans les jouissances qu'elle nous procure, mais dans le Dieu des vertus, selon ce que dit saint Ambroise: "Celui qui se quitte lui-même pour adhérer à la vertu, perd ce qui est de lui et obtient les biens éternelles."

3- L'exercice de toute habitude vertueuse comprend cinq éléments distincts.
Ce sont: l'objet de la vertu, son motif, la loi qui la régit, la décision et l'action.
L'objet de la foi, par exemple, est la vérité invisible que Dieu nous a révélée.
Le motif est la fin que nous avons en vue. Un homme qui secourt les pauvres parce que cela convient à sa position sociale, ou parce qu'il se fait un point d'honneur de soulager toutes les misères qui viennent frapper à sa porte, n'a pour motif et pour fin que sa propre dignité, ce qui revient à la vertu païenne du respect de soi-même, dont le principe et la fin sont uniquement dans l'homme.
Si un autre assiste les pauvres par un sentiment naturel de sympathie et de bienveillance, sans égard à aucun motif supérieur, il pratique la vertu naturelle et de bienfaisance et rien de plus.

Si le chrétien secourt les misérables, non seulement par bienveillance mais par amour de Dieu, son motif est la charité, et tandis qu'il a pour objet d'aider son prochain souffrant, son motif final est l'amour divine.
"Une œuvre est alors vraiment excellent", dit saint Augustin, "quand l'intention de l'ouvrier provient de l'amour de Dieu, et retourne maintes et maintes fois se repose dans la charité."
De quel prodigieux gaspillage de mérites nous nous rendons coupables, en pratiquant les vertus pour des motifs bas et avec basses intentions, alors que nous pourrions toujours les pratiquer pour les principes les plus élevés!
Plus le motif est noble, plus il emporte l'âme près de Dieu, - et ceci reste vrai même au milieu des plus vulgaires occupations.
L'homme considère la valeur présente des vertus, selon qu'elles affectent cette vie, mais Dieu regarde au motif intérieur et à l'intention qui concernent l'éternité.
L'âme peut s'approcher de Dieu pendant que le corps s'abaisse aux plus viles besognes, mais ceci échappe aux yeux du monde.
Il y a quelque chose de sublime dans cet envol de l'intention au-dessus de la vulgarité du labeur, tandis que toutes deux s'unissent dans la volonté de l'ouvrier; c'est un spectacle que les anges peuvent admirer, mais que le monde, s'arrêtant à la mesquinerie de l'œuvre, ne pourra jamais comprendre.
L'homme pauvre, riche de foi, qui peine pour l'amour de Dieu, et use généreusement de faible produit de son labeur, est beaucoup plus près du Ciel que l'homme riche, dépensant une fortune en bonnes œuvres, sans motif plus élevé que sa pente naturelle à la bienfaisance.
4- L'agitation et la surexcitation trahissent la faiblesse; la tranquillité est une qualité qui appartient à la solide vertu.
Les vertus chrétiennes sont les pieds et les ailes qui emportent l'âme vers sa fin dernière, car ces devoirs, qui ont leur raison d'être immédiate en cette vie, lorsqu'ils sont guidés par des motifs surnaturels, ont leur fin dernière en Dieu.

La part que prend chacun de nous aux affaires de ce monde ne nous dispose que trop à nous enlever à nous-mêmes et aux divins préceptes gravés au fond de notre cœur, et à nous entraîner ainsi de nos habitudes surnaturelles à des habitudes naturelles, et de motifs divins à des motifs humains.
Nous avons donc grandement progressé dans les vertus lorsque notre âme sait être aussi simple, aussi sincère, aussi libre de toute vanité, et aussi revêtue de vertu chrétienne, au dehors dans le monde que chez elle. Ceci dépend beaucoup de la vigilance intérieure, et du soin à maintenir le fond de l'âme dans un état de calme récollection il appartient à l'homme qui entreprend la recherche du Bien suprême, de s'approcher des choses divines, autan que le permettent les conditions de vie.
C'est ce à quoi nous sommes souvent exhortés dans l'Évangile. Notre-Seigneur dit: "Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous donné par surcroît" ( Mt, 6, 33 ). Et il nous dit encore: "Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait." ( Mt, 5, 48 ).
C'est-à-dire, comme votre Père céleste est Dieu parfait, soyez, vous, homme parfait, formé sur le type de l'unique homme parfait.
III
Des difficultés de la vertu
1- Les deux efforts fondamentaux de la vertu chrétienne consistent en ceci: d'une part à nous défaire le plus complètement possible de nos attaches égoïstes pour atteindre Dieu par la volonté et l'amour; d'autre part, à prendre l'habitude d'agir d'après les principes, et le moins qu'il se peut par sentimentalité.
Tout le labeur de la vertu consiste à arracher la volonté aux attractions de la nature pour la soumettre aux attractions de la grâce, et à se libérer d'un égoïsme étroit et d'une sensibilité morbide, pour atteindre à l'atmosphère divine de la vérité et de la justice.
Le seul obstacle insurmontable est le manque d'humilité, dont l'acquisition est le plus grand labeur de l'âme.

2- De multiples causes rendent très laborieux le vrai commencement et chaque pas sérieux dans la voie de la vertu surnaturelle. Cela suppose en effet le renoncement et jusqu'au reniement de soi-même, impliquant la rupture d'habitudes anciennes et chèrement caressées auxquelles la nature se cramponne; puis une humilité croissante, pénétrant l'âme toujours plus intimement, écrasant les derniers rejetons de l'orgueil de la vie, et livrant jusqu'aux derniers replis de l'âme aux influences de la grâce.
Le respect humain doit être dompté, la volonté détachée de l'amour-propre, et l'homme déchiré ainsi dans ses profondeurs, jusqu'à ce que la vie bienfaisante de la charité puisse pénétrer assez avant pour panser ses blessures; il faudra enfin soustraire de plus en plus les puissances de l'âme à la vie naturelle pour les soumettre à la grâce, et élever jusqu'à des motifs surnaturels ce qui agirait encore en elle par principe humain.
Tout cela exige que nous soyons soumis à l'épreuve.

3- Les difficultés que nous avons à surmonter, dans ces ascensions vers les choses meilleures, ne viennent pas de ces choses mais de nous-mêmes, et il y a dans cette tentative une grandeur et une noblesse qui sont propres à nous encourager.
Quel charme de vivre de plus en plus étroitement unis aux mystères éternels! Quel secours nous trouvons dans la puissance divine!
Quelle gloire pour nous mortels de nous approcher sans cesse davantage de Bien suprême et infini!
Que sont tous les intérêts mesquins de cette vie passagère pour nous absorber, lorsqu'on les compare aux sublimes réalités, suspendues au-dessus de nos têtes à l'arbre de vie, toujours à la disposition de l'âme désireuse de s'élever jusqu'à elles?
Nous avons aussi un guide divin, non dans le lointain de l'histoire, mais avec nous, toujours avec nous; Dieu dans notre nature, Dieu avec nous, Dieu au-dedans de nous, notre voie, notre vérité et notre vie, nous conduisant vers les vertus à sa lumière et nous donnant la force de les pratiquer.

4-Rien ne paralyse davantage la liberté de l'âme que la crainte de ce que les autres penseront et diront.
La première chose à faire, après s'être engagé dans la voie étroite, est d'exclure le monde de nos préoccupations et de ne plus chercher que l'approbation divine.
Le fardeau de la vie vient de nous-mêmes, sa légèreté est due à la grâce du Christ et à l'amour de Dieu.

5-La charité donne la paix à l'âme.
Car quiconque aime Dieu par-dessus toutes choses, repose son cœur dans l'éternelle paix.
"Dieu est plus grand que notre cœur."
Il peut combler tous nos désirs, et lorsque notre amour a compris cela, plus il s'approche de la divine source de tout bien, plus il entre dans le repos.
Mais nous ne devons pas oublier que la charité ne vient jamais de nous et ne procède que de Dieu.

6- Il importe de bien comprendre que nous ne pouvons retourner à Dieu, à moins d'être entrés d'abord en nous.
Il n'y a qu'un point dans l'univers où il communique avec et ce point est le centre de notre âme.
C'est là qu'il nous attend, là qu'il nous rencontre, là qu'il nous parle.
C'est donc au fond de nous-mêmes qu'il nous faut le chercher.

IV
De la nature de l'humilité
1- Il y a quatre vertus fruits de la grâce divine, dont l'union conduit l'âme à Dieu; ce sont: l'humilité, la foi , la pureté et la charité.
Le monde en perdit la notion en même temps que la connaissance du vrai Dieu; c'est Notre Seigneur Jésus-Christ qui, du Ciel, les rapporta aux hommes.
Leur réunion dans l'âme est le signe caractéristique de la sainteté chrétienne.
Quand l'orgueil rejette l'obéissance à Dieu, l'humilité périt. Quand l'esprit se révolte contre l'autorité divine, en tant que révélatrice de la vérité, la foi disparaît avec humilité.

Quand l'âme, privée de la grâce, permet au corps de se révolter et de la souiller par l'impureté, la sainteté s'éteint en elle.
Quand l'amour-propre remplace la charité, la vie spirituelle d'un homme n'existe plus.
Lorsque ces vertus ont disparu, l'homme est laissé à la nature et au monde, mais à la nature en proie à un cruel désordre, et au monde non pas tel que Dieu l'a fait dans sa bonté, mais tel que l'homme l'a rendu par sa concupiscence, au monde choisi comme fin dernière au lieu de Dieu.
Les hommes du siècle ont leur idéal de vertu, mais d'une vertu qui ne monte pas jusqu'à Dieu et finit en cette vie, car elle se limite aux besoins de leurs semblables.
2- La moins connu des vertus et par conséquent la plus méconnue est l'humilité, elle est cependant le véritable fondement de la religion chrétienne.
L'humilité confère à l'âme une beauté que les mots ne sauraient rendre et que l'on ne connaît que par expérience.
C'est un trésor d'une valeur inexprimable, et le seul nom qui lui convienne est celui de don de Dieu.

"Apprenez," a-t-il dit - non pas des anges, non pas des hommes, non pas des livres - mais apprenez de ma présence, ma lumière et mon action en vous "que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes (saint Jean Climaque, L'échelle du Paradis, 25 degré; cf Mt, 11, 29)."
Plus nous nous soumettons à Dieu, plus nous nous approchons de lui.
Il est infiniment au-dessus de nous, mais par cette sujétion même nous montons jusqu'à lui, et nous trouvons en lui la vraie grandeur.
3- L'humilité consiste à confesser la grâce de Dieu. Le premier office de cette grâce est de nous faire connaître celui qui est l'auteur. Le grand objet pour lequel nous avons été appelés à l'existence n'est pas seulement la lumière et la grâce de Dieu, mais Dieu lui-même, et ces dons ont pour but de nous conduire, de nous guider et de nous aider dans notre marche vers lui.
Notre fin n'est ni en nous, ni dans les créatures qui nous sont égales ou inférieures, quelque utiles qu'elles soient en leur lieu et dans leur

sphère; c'est Dieu qui est notre fin et tout ce qui, venant de lui, est meilleur que nous, nous aide à monter vers lui.
Nous avons seulement la capacité pour le bien; et le pouvoir de coopérer avec la grâce que nous recevons. L'orgueil est la négation pratique de cette vérité qui se déduit du fond même de notre nature.
Et c'est pourquoi il est dit dans la sainte Écriture, que "l'orgueil n'a pas été créé pour l'homme" (Eccl. 10, 22 )
4- L'humilité est en outre l'acte intérieur, spirituel et sacrificiel, par lequel nous offrons à Dieu, avec la vénération et la gratitude la plus profonde, l'être et la vie que nous avons reçu de lui, les accompagnant de désir et de la prière de mourir à nous-mêmes et de ne vivre que pour Lui, d'être entièrement changés et transformés en sa ressemblance, détachés de la terre et unis à Lui.
Mais comme nous allons vers le Seigneur au sortir du péché et d'une noire ingratitude, nous Lui devons plus que l'être et la vie, nous Lui devons la contrition, la destruction de notre homme de péché, avec le regret et la douleur d'avoir souillé et défiguré son œuvre harmonieuse, nous lui devons de rejeter au loin les moindres vestiges de vanité, de mensonge et de perversité, ces choses qui ne sont que néant une fois chassées hors de nous.

5- La parfaite humilité est le fruit de la parfaite charité; plus nous aimons Dieu, moins nous nous estimons nous-mêmes. Celui qui est vraiment humble, vraiment vide de lui-même est pour Dieu un vase d'élection, rempli jusqu'à en déborder pour ses bénédictions.
Il suffit de demander pour recevoir plus encore. Il est l'enfant de toutes les Béatitudes, pauvre en esprit, doux de cœur, affamé et altéré de justice.
Lorsque l'humilité ne trouve plus en elle-même rien sur quoi elle puisse se reposer, elle trouve son vrai centre, et ce centre est en Dieu. Car seule l'âme humble est parvenue à la juste estimation des choses divines et humaines.

V
Des fondements de l'humilité
1- en construction...
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